Bes, Bessée, Besset, Bez

Localisation:
  1. Bes Village entre Embrun et Briançon (à 3900m au nord-est de Briançon). Variantes: bès, besse (Côte d'or).
  2. Bessée, BessetCoteaux à 900m au nord-ouest de La Salle, En 1884 (M-J. Roman): Le Bessey hameau de La Salle. Sur la carte IGN de 1928: deux groupes de maisons proches l'un de l'autre à La Salle (1400m au nord-ouest): Le Bessey du Canel et Le Bessey du Manien. En 1292, Bessea (Isère, archives); en 344, In Bessis (ibid.), enfin La Bessay dans Cassini)
  3. BezHameau à 700m à l'ouest de La Salle à l'envers. On trouve également un écart nommé Le Bessey (à l'endroit), La Bessia, pré en amont des Guibertes , La Bessée près de l'Argentière, Ce terme se retrouve également dans le Jura et le Tarn. (Dictionnaire des Communes de France);
Formes

D'après M-J. Roman: bécium (1298, Isère, archives), 1334 Bezehul, 1343 homines beegete, 1351 Bécium (Isère, archives), 1394 Bécium (Isère, archives), 1450 Becetum (Isère, archives), 1462 Bessi (Briançon), 1482 Besum (La Salle, cadastre), 1525 Bes (Isère, archives). Pensant un temps, Le Bez s'est officiellement appelé "Immaculée conception".

Origine probable:

Pâture irriguée ou chenal d'irrigation important.

  1. A. Faure, et Francès, qui cite l'ouvrage de Chabrand sur le patois du Queyras, font l'hypothèse d'un dérivé de bessatum employé au sens de pâturage dans les vieilles chartes dauphinoises. Cette possibilité estcompatible avec la suivante: dans notre vallée les pâturages devaient être abondamment irrigués pour allonger la saison de pâturage. Dans la vallée, cette transposition du canal à la parcelle arrosée se retrouve dans bélière.
  2. Desmoulin)pense que le terme et en particulier dez vient de buisse ou bisse (Valais ) terme générique pour torrent servant à l'arrosage, chenal d'arrosage, souvent en bois, canal, comme béal. nom générique pour torrent / chenal d'arrosage. La Bez est en effet installé au débouché d'un torrent toujours abondant qui permettait d'arroser l'immense étendue de prés et de champs situés sur son cône de déjection de part et d'autre du village, paysage typique maintenant défiguré par l'implantation du Club Méditerranée en 2001.
    F. Moyrant-Gattefossé)complète par une provenance de bécium (1293) venant de bès (celte) canal ou ruisseau. Enfin F. Mistral donne besalas, bearas (prov. alpin grand canal), besalet, bealet, bialet (prov. alpin) petit biez, ruisseau, bealiero, beliero, bearerio, beriero, besalo (prov. alpin canal qui conduit l'eau au moulin, rigole d'arrosage dans les prés), bear, beal, bial (prov. alpin), besal, beal (rom.), besale, bedale, beale (bas latin), biez ou bief d'un moulin, canal d'arrosage. [Ces interprétations s'accordent avec le sens ci-dessus: les pâtures étaient souvent arrosées dans les bas et en moyenne montagne]aut
Autres explications peu plausibles
  1. F. Mistral propose également bes, beis (prov. alpin) esso, eisso (lat.): fourchu. Esso et eisso ne se trouve pas dans le Gaffiot ou fourchu se dit furcatus (lat.).
  2. Les racines bes (prov.), bèze (midi), bessat (lyonnais), bettiu (lat. vulg.), betula, betulus (lat.?), betulla -ae (lat.) venant du gaulois betu. bouleau sont envisagés par plusieurs auteurs: Dict. Lat. LeNormand, A. Dauzat, Le Larousse, A. Dauzat & Ch. Rostaing, T-A. Chabrand & A. Rochas d'Aiglon et F. Mistral et Frances. Le Gaffiot) précise: (gaul.) bouleau.
    Ce n'est pas impossible car le bouleau est assez présent dans ces zones, mais le "T" de bétulus reste présent dans la plupart des formes: cette hypothèse serait donc difficile à accepter]
  3. Le même Francès propose enfin: "lieu bas et humide ou même marécageu, col de montagne ou lit de cours d'eau
Orthographe de Bez

Dans les deux cas, le "Z" du Bez ne se justierait que par une prononciation particulière du "S" que nous n'avons pas constaté dans la vallée. Le Bez evait donc s'orthographier Le Bes