Béal

Formes

Ce terme se retrouve sous les formes béal (1588-1885), Bedale (1347-1536), bealière (1465), bealum (1408), En patois, une bêlière est une parcelle (une dizaine d'ares) arrosée par un petit canal. M-J. Roman cite beal. Curé Albert donnent Béalières, Bélière.

Occurences:

M-J. Roman décompte 47 occurrences dans les Hautes Alpes, dont 30 désignent des torrents, 6 des écarts, 4 des canaux, 3 des fermes et 2 des hameaux. Pour la vallée on trouve:

  1. M-J. Roman: t. Chaffrey: Béal du coin, torrent dénommé béal de cono en 1410 (St. Chaffrey, cadastre);
  2. M-J. Roman: Béal du Serre torrent, en 1510: Bedale serri (St. Chaffrey, cadastre).
  3. M-J. Romancite: Béal Gaillard, canal de La Salle à Briançon, 1377: Bedale Guillard (Isère, archives), 1381: Bedale Gallard (idem), 1410: Bedale Galhard (St. Chaffrey, cadastre), 1539: Beal Gaillard (Briançon, cadastre).
  4. Les Béalières sont un écart à St. Chaffrey en 1884 M-J. Roman)
  5. Littré confirme ces significations: Bas-lat. beale, bedale, canal, de bedum (voy. ?BIEZ).
Origine:

Il s'agit dans tous les cas de canaux d'amenée d'eau pour les jardins potagers ou choulières, les prés, les champs et les agglomérations. L'0rigine du terme est le gaulois bed (gaulois), canal ou fossé qui a donné bief dans le nord de la France et qui s'est latinisé avec le suffixe ~ale. En latin populaire, il devient bedum, Bedale (A. Cherpillod), puis prend les formes énoncées ci dessus dont beal (occ.) canal. On peut tenter, bien timidement, de préciser leur signification dans la vallée:

  1. Les Grand Béal ou Béal Gaillard pélèvent l'eau dans la Guisane au niveau de La Salle et de St. Chaffrey, et alimentaient Briançon (à préciser).
  2. Béal est très général
  3. Béalière ou Bélière sont des canux dits tertiaires qui alimentent une "planche" pentue (typiquement 50m dans le sens de la pente). Cette planche s'appelle par extension Bélière